vendredi 4 novembre 2011

L'écologisme de la joie : Solution numéro 37

Après l'idée Reçue Numéro 1 : "Il faut préserver l'environnement pour les générations futures", souhaitons la bienvenue à la solution numéro 37 du recueil à venir : 100 idées reçues et 100 solutions pour l'avenir de l'humanité.
Oui je le précise tout de suite, les idées et solutions ne seront pas publiées dans l'ordre...

La solution 37 répond à la problématique "Comment contribuer à l'augmentation de la croissance économique en consommant moins". Titre alternatif :
"Comment contribuer à l'augmentation de la croissance économique et consommer moins".
La nuance est subtile mais point fortuite.

Bien. Pesons savamment nos termes. La question soulevée ressemble à l'impossibilité de la quadrature du cercle. Chacun de nous sait ou devine que contribuer à la croissance et moins consommer sont des actes, ou à tout le moins des concepts, antinomiques. Et pourtant, ce sont deux des messages les plus couramment transmis à nous autres citoyens en ce bas-monde. L'on doit consommer plus pour sauver l'économie et l'on doit consommer moins pour préserver nos chances de vivre sur une planète humanophile. Ce sont parfois les mêmes personnes qui nous font ces deux recommandations, quoiqu'à intervalles éloignés.
De fait, le message est brouillé, illisible, incompréhensible, un peu comme si un entraîneur d'athlétisme exigeait de son élève qu'il gagnât toutes ses compétitions en courant à reculons. Pourtant, une solution existe, et je suis heureux de vous la livrer aujourd'hui en l'illustrant par un exemple fort simple :
Un jour, vous décidez d'aller acheter un canapé. Vous vous déplacez pour aller dans un magasin, à pied bien entendu, dans lequel vous serez reçu par un humain. Et là, vous choisissez votre canapé grâce aux bons conseils du vendeur, vous le payez et... VOUS NE LE PRENEZ PAS ! Oui, vous avez bien lu, vous payez votre canapé et vous rentrez chez vous (toujours à pied), bouffis du légitime orgueil d'avoir contribué à la croissance, et ballonnés de la vanité de n'avoir pas consommé ! Devant la recrudescence d'achats sans enlèvement de produits, les marchands vont continuer de payer la commande des-dits produits, mais sans se les faire livrer ! Et les producteurs vont payer leurs employés... à ne plus rien produire !
L'argent va circuler en masse, donc croissance, et les produits ne plus être produits, donc baisse de la consommation. Génial, non ?
Des esprits pinailleurs me diront qu'on ne peut pas payer les gens à ne rien faire, qu'ils finiront effectivement par ne rien faire, et que "qui c'est qui va nous faire à bouffer ?" et tout ça...
On ne peut pas tout régler en une fois, et la solution à ce dernier problème fera l'objet d'un autre message un autre jour.

Bien à vous, chers concitoyens du monde

10 commentaires:

  1. Solution géniale dont les 7 milliards de consommateurs que nous sommes se réjouissent!

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  2. Euh... d'où vient l'argent des acheteurs ?

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  3. Moi j'attends la solution 42 qui est la réponse au grand mystère de la vie^^

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  4. Oui, manouche, une solution géniale ! Mais une solution qui soulève énormément de questions à résoudre par ailleurs...

    Bin, ma véro, les acheteurs sont des maillons de la chaîne économique qui perçoivent des revenus... d'un travail que pour la plupart ils ne feraient plus (pareil) !

    Bien vu, deef, et c'est une manière intelligente de me forcer la main ;)

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  5. Cela induit également que les critères sur lesquels on choisit les produits que l'on achète sans les utiliser et le métier que l'on exerce sans rien produire évoluent...

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  6. Références d'un collègue, si ça peut de donner des idées:
    http://www.youtube.com/watch?v=JXVskodPz5c

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  7. Vu en termes économiques, ton idée est tout-à-fait faisable. Elle est la variante post-moderne de la théorie keynesienne, qui préconise de créer de l'activité et d'injecter de l'argent dans l'économie, le résultat étant supérieur à la mise, donc créateur de richesse, lorsque l'économie est en situation de chômage et de faible croissance.

    (Keynes caricaturait lui-même sa théorie pour l'illustrer, en proposant d'embaucher des chômeurs à creuser des trous et d'autres à les reboucher).

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  8. La version post-moderne de creuser des trous et les reboucher c'est polluer et dépolluer.
    On nous parle beaucoup aujourd'hui d'économie réelle par opposition aux transactions financière, mais c'est du flan! L'économie réelle c'est comme la réalité virtuelle... du vent!
    La réalité, c'est que la Terre est un paradis qui met a notre disposition, gratuitement et à profusion, tout le nécessaire pour notre vie et notre épanouissement à tous.
    L'activité c'est la vie.
    La considérer uniquement sous l'acception "activité économique" c'est confisquer la vie au profit d'une construction artificielle
    Perdre sa vie à la gagner c'est creuser des trous et les reboucher.
    On a longtemps cru que le progrès technique permettrait à l'homme de s'affranchir des contraintes matérielles nécessaires à sa survie, mais l'augmentation de productivité permise par le progrès n'a fait que plonger l'économie dans des crises de surproduction associée à une prédation fatale des ressources naturelles.
    Nous sommes incapables de consommer tout ce que nous produisons... nous produisons pour la poubelle... pour faire vivre le système économique... voilà la réalité.
    Le système ne fait vivre personne, pas même ceux qui en profitent; ce sont ceux qui le subissent qui font vivre ceux qui en profitent.

    La démonstration par l'absurde est un outil précieux en mathématiques, c'est aussi un ressort littéraire que tu manipules pour notre plus grand plaisir.
    En définitif, tout ça me met en joie.
    Il nous suffit d'apprendre à vivre heureux au paradis... pas facile mais pas impossible.

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  9. Il suffirait juste que nous, les hommes, arrêtions d'utiliser notre intelligence à nos dépens.
    L'écologie joyeuse c'est très sérieux ;-)

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  10. Pas mal, l'histoire de Jacques. Cela m'inspire effectivement d'autres réflexions. A noter que je travaille sur un roman écologisto-absurde qui se moque du monde... Il paraît que c'est dans l'air de l'ère.

    C'est très intéressant ce que tu dis, Franck, et cela me donne d'autres idées. Je fais partie des gens qui pensent que le progrès technique induit une augmentation de la production et la destruction accélérée des ressources non renouvelables. C'est un sujet sensible.
    Quant au sérieux de l'écologisme joyeux, il est incontestable, bien qu'il repose sur les trois piliers essentiels que sont l'optimisme, la douceur et la bonne humeur :)

    Merci pour vos éclairages à tous les deux.

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